Histoire

-... Bon alors ?

-Oui bah t’es marrant toi ! Quand on disait “creuser sous l’université”, je m’attendais pas à ce que ce soit si profond !

-C’est une colline ! C’est pas du tout profond !

-Comment tu peux savoir qu’il y a VRAIMENT un truc là-dessous ?!

-Parce que ça fait des années qu’on creuse pour étendre et qu’à chaque fois, on trouve du nouveau ! Allez, va pas me dire que t’es pas curieux !

-Je suis professeur de magie de la terre, pas un mineur !

-C’est vrai que tu m’as l’air d’avoir plus de 18 ans.

-Mon poing dans ta- Houlà.

-Quoi ?

-La terre se durcit ici…

Dans le tunnel établi par les deux professeurs, un grand silence s’établit. L’éclairage à la bougie vacille alors que le mage de la terre réaliser qu’il n’arrive plus à dégager la moindre poussière. Son acolyte se gratte le crâne, ne sachant trop que faire. A vrai dire, même elle ne s’attendait pas à trouver quoique ce soit malgré ses répliques de tantôt. Et encore moins quelque chose d’impossible à dégager avec de la magie. Pourtant, il s’agissait bien de terre, pas de roche, d’acier ou quoique ce soit d’autre, il s’agissait de l’exacte même matière qui avait été creusée depuis plusieurs jours maintenant.

-Bon, c’est super bizarre, faut aller prévenir la direction.

-Ouais…

Les recherches avaient bien sûr été encadrées et se basaient sur des faits avérés : moult pièces anciennes et secrètes avaient été trouvées sous l’université durant sa fondation. Mais aucune n’était fondamentalement inaccessible, leurs entrées étaient simplement encombrées et finalement, tout avait pu être récupéré. Sachant qu’un vieux sous-sol avait déjà été fouillé, l’on s’était simplement attendus à avoir atteint le fond. L’opération actuelle visait davantage à trouver des matériaux oubliés avant même d’espérer de nouvelles ruines et pourtant…

-N’auriez-vous pas pu faire ces fouilles de manière un peu plus hygiénique ?

-On a creusé, creuser c’est sale.

-La science demande de se salir les mains !

-Vous me désespérez. Cela dit, ce blocage m’a bien l’air d’une barrière magique. Étrange que je ne puisse la détecter cela dit.

-Vous ne pouvez pas ?

-Non mais je devrais pouvoir la percer. Reculez.

Le duo de professeurs se mit en retrait le temps que leur partenaire n’incante une formule bien trop longue mais visiblement efficace. Pourtant, ce qui en résulta ne ressemblait qu’à un faible trait de lumière, transperçant faiblement les gravats. De petites étincelles jaillirent finalement de la fente ainsi créée avant que… tout ne s’écroule au fond du tunnel et que le trou qui avait été formé ne laisse passer une lumière aveuglante.
Les trois personnages étaient bouche-bée. Comment quelque chose d’à ce point caché sous terre pouvait émettre une telle lueur ? C’était si fascinant qu’ils ne purent s’empêcher de pénétrer l’endroit, animés d’une curiosité incroyable, d’une envie de découverte dévorante, d’une assurance que la découverte qui aurait lieu ici serait montre de connaissances illimitées !

Ils se laissèrent tomber un par un, sur un sol de marbre blanc aux motifs noirs aléatoires et décousus. La pièce aux murs blancs prenait la forme d’un dôme et sur les côtés étaient greffées deux fenêtres… dont l’extérieur n’affichait encore une fois que du blanc. Ces vitres servaient visiblement de sources de lumière et lorsque le mage de terre tenta d’en ouvrir une, elle resta simplement bloquée.
Quant aux deux autres, ils observèrent plutôt le fond de la salle. Très large, un rideau blanc se mouvait sous une brise inexistante, cachant le sommet de marches et probablement ce qui était censé être enfermé ici.

-Je ne détecte toujours rien.

-Cela doit être sûr alors.

-Ouais euh… moi je reste loin hein, on sait jamais.

-Je m’occupe d’écrire le rapport.

-J’ai compris, c’est moi qui m’y colle, très bien.

La professeure incanta rapidement une bulle de protection avant de s’avancer vers les marches. Les gravissant une par une, elle comprit enfin ce qui faisait bouger les rideaux, un très doux courant d’air frais qui lui caressait la joue. Elle posa la main sur le tissu, puis enfin le déplaça sur le côté. De nouveau aveuglée par une forte lumière, elle mit du temps avant de constater ce que la nouvelle fenêtre dissimulait de ses rayons. Mais du plafond de la pièce pendaient des chaînes magiques se dirigeant vers le sol pour atteindre… une petite fille. Les yeux fermés, elle semblait paisiblement endormie. Les chaînes étaient attachées à des menottes au niveau de ses poignets et son cou et la maintenaient debout. Sa robe blanche s’alliait à des cheveux argentés formant deux mèches.

-Qu’est-ce que-

-C’est une petite fille ?

-C’est…

La troisième arrivante avait compris. Mais elle n’arrivait pas à finir sa phrase. Que devait-elle faire ? Cette entité en stase venait d’être trouvée après 2500 années. Tant de questions lui venaient en tête. Fallait-il la réveiller ? Il était sûr qu’elle devait prévenir les hauts-gradés mais pour en faire quoi ? Comme un sous-

-Et voilà !

-Wow doucement elle a l’air fragile !

-Vous l’avez libérée ?!

-On allait pas la laisser là, si ?

-Bien sûr que- Oh mon dieu…

Le sort en était jeté. Quelle que soit la solution qu’elle avait prise, ces deux idiots avaient pris la stupide décision de dégager la petite fille de là. A l’instant où les chaînes disparurent, les rideaux qui s’agitaient au rythme de la brise prirent une taille plus petite pour former ce qui ressemblait à une peluche en forme de fantôme, trous en guise d’yeux compris.

-Etrange artéfact que voilà.

-Bon par contre elle roupille profond la mioche. On la ramène en haut du coup ?

-Je suppose…

***

Un conseil extraordinaire avait été demandé et aurait lieu le lendemain. La jeune fille était un sous-réceptacle après tout, ce n’était pas une affaire à prendre légèrement. Pour le moment, elle se trouvait toujours endormie dans une salle des profs, sa peluche sur le ventre. Les trois professeurs qui l’avaient trouvée étaient démunis et cherchaient quoi faire en attendant qu’une décision ne soit prise. Mais ce, dans un silence assez gênant et inconfortable. Un silence qui fût brisé par un bruit très léger. La fillette avait tourné la tête en direction de ces personnes qu’elle n’avait jamais vues, laissant apparaître des yeux vides de couleurs et d’émotions.

-Oh elle est réveillée !

-Fascinant !

-Ne la brusquez pas !

Prenant son petit fantôme, elle se redressa mollement alors que la petite créature commençait à flotter à côté d’elle.

-Comment te sens-tu ?

Aucune réponse.

-Peux-tu nous dire ton nom ?

Un silence de mort.

-Qu’est-ce que c’est que ce petit machin là… ?

Mais cette fois, une petite voix répondit. Une voix qui n’émanait aucunement de la petite, mais du fantôme.

-Ce n’est pas un machin ! C’est moi !

La petite fille avait affiché un air agacé durant cette réplique. Laissant un gros silence se former dans la salle.

-Pourquoi vous m’avez réveillée ?! J’étais bien...

Psychologie / Physique

“Je n’ai pas envie.” Tels sont les mots qui résonnent au plus profond d’Ariane. Elle ressent presque cette phrase comme un fondement de sa personne. Elle ne se souvient de rien, pas d’une miette de ce qu’elle a vécu. La seule chose qu’elle sait, c’est qu’elle est ce que l’on appelle un sous-réceptacle, qu’elle a un potentiel rôle à remplir et qu’elle n’en a pas envie.

Elle n’a pas envie d’être un sous-réceptacle.
Elle n’a pas envie d’être un réceptacle.
Elle n’a pas envie d’apprendre pour qu’elle soit considérée comme bonne.
Elle n’a pas envie.

Ariane se présente ainsi comme antipathique, elle ne parle jamais directement, seulement via sa peluche flottante : Mr. Boo. De la même manière qu’un ventriloque, sa voix énergique s’échappe de cet étrange petit fantôme drapé flottant, affublé de deux jambes et de deux yeux noirs. L’effet qui se coule étant que la plupart des gens interagissant avec la petite fille pensent que Mr. Boo est un familier, l’on considère généralement la réelle propriétaire de cette voix comme quelqu’un d’extrêmement silencieuse et réservée.
Mais ce n’est fondamentalement pas le cas. Il s’avère simplement qu’Ariane se méfie des gens en général. Elle sent au fond d’elle que n’importe qui peut faire passer de noirs desseins pour de pures intentions. Et cela lui cause de ne pas faire de distingo. Peu importe qui vous êtes, si vous vous adressez à elle, elle ne vous fera confiance qu’après que vous lui ayez prouvé que vous en êtes digne. Et cela peut prendre beaucoup de temps.

Ariane fait en sorte d’être le moins dupe et la plus dégourdie possible. Même si les résultats de cette attitude sont… dirons-nous variables. Elle reste une petite fille ayant perdu l’intégralité de sa mémoire et n’ayant aucune accroche avec le monde actuel. Elle peut alors se révéler très maladroite, désorganisée et incohérente. Et ce n’est clairement pas une aide lorsque l’on en vient à ses études. Elle n’est pas très efficace, ni passionnée, ni rien du tout en fait. Elle ne recherche qu’une chose : un champ d’expertise qui l’intéresse et c’est loin d’être aisé.
Loin d’être aisé car elle a oublié ses goûts, son rapport au monde et sa vision du bien et du mal. Malgré sa façade désagréable, Ariane est complètement perdue. Elle sait qu’elle n’aime pas quand quelqu’un fait le mal, mais elle a beaucoup de difficulté à identifier ce qui est mal.

Ariane a besoin d’un mentor.
Ariane a besoin d’une figure parentale.
Ariane a besoin d’amis.
Ariane a besoin de rivaux.
Mais Ariane ne rend l’accès à tout cela que compliqué à l’extrême. Et elle le sait. Tout en ne sachant pas remettre en question son comportement et rendant très dure la tâche de s’améliorer humainement. Elle ne sait pas qui elle est, qui elle peut être, ni qui elle veut être. La seule chose qu’elle sait, c’est qu’elle n’a pas envie d’être ce que son rôle lui indique.

Ariane est une petite fille frêle à la peau pâle et aux yeux blanc. Ses cheveux, blancs également, s'attachent en deux longues couettes partant à l'arrière de sa tête. Vêtue d'une robe blanche, son cou, ses poignets et ses épaules sont ornées de colliers et de sangles qui la retenaient prisonnière jusque là. Pour finir des bandages couvrent sa jambe gauche, jambes dont les pieds sont abrités de petits souliers blancs.

Objectifs

Ariane est à la recherche constante de ne plus avoir à rechercher quoique ce soit. La sous-réceptacle n’a aucun but qui lui soit propre, uniquement celui que l’on lui a confié. Et dont elle ne veut pas. Être réceptacle de l’intéresse pas et elle n’a aucun moyen de trouver ce qu’elle est avec ce qu’elle a.
Ainsi, Ariane cherche dans un premier temps à retrouver la mémoire, au moins en partie, afin de savoir ce qui la passionnait avant son amnésie et s’y atteler. Evidemment, elle s’attend bien à être déçue ou même à ne pas y arriver. C’est pourquoi elle travaillera activement dans divers cours, diverses tâches, dans l’idée qu’elle finira bien par trouver quelque chose qui lui plaît.
Quelque chose qui n’est pas devenir un réceptacle ou la figure de proue de l’université.

Ayant grande peur de ne pas se retrouver dans ce qu’elle fût autrefois, elle désire également développer des compétences beaucoup plus personnelles, comme la magie. Mais malheureusement, elle n’a aucune idée de comment faire, son seul rapport avec les forces de ce genre étant Mr. Boo qu’elle manipule si instinctivement qu’elle est incapable d’identifier ce qui lui permet de s’améliorer.

Mais ce dont Ariane a besoin, même si elle ne le sait pas, c’est de proches. Elle a besoin de personnes qui l’aideront à se canaliser, à s’adapter à ce monde et surtout à se construire en tant qu’individu. Elle a besoin de devenir elle-même, de se décoincer, de s’assumer, de s’affirmer et ça, elle ne peut le faire qu’avec l’aide de proches.

Pouvoirs

Ariane, lors de son éveil du moins, ne dispose pas de beaucoup de capacités. La seule dont elle dispose est de contrôler sa peluche Mr. Boo à distance. Elle peut le faire flotter, afficher diverses expressions et même faire passer sa voix à travers le petit fantôme. Cette faculté magique lui vient de façon complètement naturelle, à tel point que Mr. Boo en est devenu son catalyseur.

Son pouvoir en tant que sous-réceptacle reste dans cette droite lignée, à savoir qu’elle peut donner vie à n’importe quel objet inanimé. Bien entendu, elle est limitée en fonction de la taille, la matière de l’objet par rapport à son niveau magique. Elle ne peut toutefois pas insuffler la vie à quelque chose définitivement. Elle alimente la cible et la durée du sort se limite donc aux réserves d’Ariane et une fois que ces dernières sont épuisées, l’animation cesse.

Ces capacités de base permettent une aisance de débutante dans tout ce qui est maîtrise de créature tierce. Par exemple, Ariane a d’excellentes prédispositions aux magies d’invocation, de nécromancie et autres domination de créatures.